jeudi 30 mai 2013

L'HISTOIRE DE L'HUMANITE EN 8 TABLEAUX (ou la destinée d'une dynastie)

Aargll, fils d'Oulm eût un fils nommé Ork. Celui-ci était un scientifique fort reconnu dans son temps. 
Il découvrit la cuisine chauffée. 
Ce fût l'étincelle qui fit déborder le vase: la civilisation était en marche. 
Ork, chef polygâme, eût de nombreux descendants mais bien peu survécurent aux duretés de l'époque.
Les grands Anciens, pourtant, se souviennent de la légende que leurs racontaient les grands Anciens qui étaient là avant eux. 
Le héros de cette légende s'appelait Orkou. 
C’était le chef d'une tribu gauloise qui bloquait la départementale 57 avec sa bande et empêchait l'armée romaine de circuler dans le canton. 
Les romains capturèrent Orkou et l'envoyèrent à Rome jouer avec les gladiateurs et nourrir les lions. 
Orkou était fort puissant et survécut quatre minutes dans l'arène. 
Sa légende était née. Elle traversa les Alpes et fit le tour de la Gaule occupée. Nombre de bébés mâles étaient nommés Orkou, tant et si bien qu'on ne sût jamais si Orkou eût des descendants malgré les recherches des grands Anciens.
Pourtant, quelques siècles plus tard, ce fût en son nom que Hugues de La Perche, seigneur du Comté d'Orque, leva une armée pour aller chasser les arabes hors d'Arabie et planter la sainte croix en terre païenne. 
Mais il y avait trop d'arabes en Arabie et Hugues de La Perche préfèrait le robusta. 
De retour à son château, il constata que ses serfs ne pouvaient plus travailler pour assurer sa propre subsistance, ils étaient tous morts à la croisade. 
Dépité, il quitta son domaine et rejoignit l'armée du Roi qui s'en allait chasser les anglais hors d'Angleterre. 
Chassé d'Angleterre par les anglais, Hugues de la Perche rentra à la maison où son cheptel de serfs s'était reconstitué. Il se maria et eût beaucoup d'enfants.

La sainte chronique de l'abbé Théophile (Phitiviers, 1547) conte les exploits d'un certain la Perche en 1491. 
C'était un navigateur émérite qui traçait la route des Indes pour les plus grands vaisseaux de son temps, payé à prix d'or par les plus riches armateurs. En cette année 1491 était fêté le quadricentenaire de la première croisade. 
De la Perche n'y dérogea pas et fêta dignement l'évènement. 
Trop, soutinrent ses employeurs. 
Les bâteaux qu'il devait "router" cette année là vers les Indes n'arrivèrent jamais à bon port. 
L'abbé Théophile stipule dans sa chronique, qu'arrivés en Afrique, les marins constatèrent que les indigènes étaient rouges et qu'ils portaient des plumes sur la tête. 
Furieux devant tant d’impéritie, l'armateur congédia la Perche sur le champ.



Léonce de la Perche épousa la marquise de Pompajenou et fût introduit à la cour. Il devint rapidement médecin du Roi et entreprit d'audacieuses recherches en dentisterie. Léonce arracha une molaire au Roi soleil qui en tombant emporta une partie du palais. 
Dès lors, le Roi ne pût boire sans que le liquide ne lui sortât par les trous de nez. 
Toujours est-il qu'un beau jour, Léonce trouva sa femme dans son lit avec le Roi dessus. Il provoqua le Roi en duel, ce qui était une faute de protocole de première catégorie. 
Ne faisant pas de quartier, le Roi envoya Léonce au Canada.

Fort attaché au Roi et peu rancunier des mésaventures de son aïeul, Gontran de la Perche tenait une feuille de chou au Palais Royal qui faisait les délices des bons esprits et détonnait par ses saillies sur ses contemporains. 
Il y dénonçait notamment la chienlit révolutionnaire. 
Ce matin là, alors que Gontran vendait son journal à la criée au jardin des Tuileries, il fût bousculé par une foule pestilentielle et emporté dans une cohue indescriptible vers la place de la révolution. Un roulement de tambour gronda puis une clameur. Gontran se leva sur la pointe des pieds, perplexe, et vit sur l'estrade un bras tendu qui exhibait à la foule en liesse une tête décapitée. Gontran s'évanouit. Il se réveilla quelques minutes plus tard sur le pavé. Gontran expliqua qu'il avait fait un rêve atroce où apparaissait une tête décapitée. 
On lui dit que ce n'était pas un rêve et que le roi Louis XVI venait de se faire décoller. Gontran s'évanouit derechef. Lorsqu'il se réveilla, on expliqua à Gontran qu'on avait trouvé sur lui son journal royaliste et qu'il pouvait se considérer comme prisonnier. Gontran en profita pour s'évanouir.




A l'avant garde de son temps, l'ingénieur Fulgence de la Perche entreprit des recherches sur la mécanique des fluides et les matériaux composites comme l'acier et le béton armé. Recherches qu'il appliqua immédiatement à la plus grande aventure humaine de son temps: l'aviation. Après dix-huit mois d'hôpital, Fulgence de la Perche décida d'instruire ses contemporains de ses découvertes. Il rédigea une encyclopédie en vingt volumes, sans une faute d'orthogaphe, qui lui ouvrit grand les portes de l'académie. Il mourût de la goutte dans sa quatre-vingt septième année.


Le Comte Hubert de la Perche, dernier descendant de la dynastie d'Orque, saura-t'il affronter le troisième millénaire? 
Possesseur envié de la collection complète des Pifs-gadgets, Hubert est en phase avec son époque et s'intéresse aux techniques du futur: l'informatique, l'astronautique, la biotechnologie... Cependant, outre la nécessité vitale d'assurer la descendance familiale, Hubert préfère se tourner vers la génétique. 
Aidé de sa jeune assistante Leila, le Comte de la Perche va se lancer sans tarder dans sa nouvelle quête scientifique. 
Pour le plus grand bien de l'humanité.
FIN


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